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Récoltes en forte baisse : pourquoi le vin est un enjeu pour l’économie française

La récolte 2017 s’annonce « historiquement basse », selon le ministère de l’agriculture. Un coup dur pour le secteur viticole, qui reste un des moteurs de l’économie.

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Publié le 26 juillet 2017 à 12h37, modifié le 25 août 2017 à 15h43

Temps de Lecture 3 min.

Entre les viticulteurs, les cavistes, les sommeliers, les employés saisonniers ou encore les salariés de la grande distribution, la viticulture est source de centaines de milliers d’emplois, directs et indirects.

Comment sera le cru 2017 ? S’il n’est pas encore possible de juger de la qualité du vin millésimé de cette année, une chose est sûre : la quantité sera moins importante. La récolte du raisin pourrait être « historiquement basse », a annoncé Agreste, le bureau des statistiques du ministère de l’agriculture, dans sa dernière parution. Cette baisse résulte des conditions météorologique défavorables : le gel sévère ayant eu lieu au printemps n’a épargné aucun bassin viticole, et a été suivi d’une sécheresse sur une grande partie du territoire.

Cette année, Agreste estime la récolte « à 37,2 millions d’hectolitres », soit une production « inférieure de 18 % à celle de 2016 et de 17 % à la moyenne des cinq dernières années ». Ces chiffres ont déjà été revus à la baisse par rapport à la précédente estimation du ministère, réalisée en juillet, qui s’établissait à 37,8 millions d’hectolitres. Et les premières vendanges semblent encore en-deçà des prévisions. Jérôme Despey, viticulteur et président du conseil spécialisé vin FranceAgriMer craint que 2017 soit « la récolte la plus petite depuis 1945 ».

Une réduction du volume récolté pourrait avoir des conséquences financières importantes sur la filière viticole, secteur crucial pour l’économie française.

Avec une baisse de 31 %, les vins pour eaux-de-vie devraient être les plus touchés par la chute de récolte

Source : Agreste

Un produit qui s’exporte

En tant que produit réputé aux quatre coins du globe, le vin français est énormément consommé à l’étranger. La France dispose de solides ressources, puisque les surfaces de vignes de cuve recouvrent 785 000 hectares et qu’elle est le deuxième pays producteur de vin au monde, derrière l’Italie.

Selon le rapport annuel de la Fédération des exportateurs de vin et spiritueux (FEVS) pour l’année 2016, les ventes de vin et de spiritueux ont rapporté 10,5 milliards d’euros, soit « l’équivalent de la vente de 118 Airbus ». Le vin est d’ailleurs à la deuxième place des exportations françaises, loin derrière l’aéronautique, mais devant les parfums et cosmétiques.

Mais si la balance commerciale des vins et spiritueux a augmenté de 1 % entre 2015 et 2016, passant de 10,4 milliards à 10,5 milliards d’euros, trois des cinq marchés les plus importants pour la France – le Royaume-Uni, l’Allemagne et Singapour – ont diminué leurs importations de vin français. Des chiffres cependant bien plus faibles que ceux de la Chine et des Etats-Unis, dont les importations de vin français ne cessent de grimper et qui ont encore augmenté, respectivement de 8 % et 13 % entre 2015 et 2016.

L'exportation de vins et spiritueux français en forte augmentation en Chine et aux Etats-Unis

Source : FEVS

Une consommation importante en France

Si les produits viticoles se vendent très bien à l’étranger, ils restent également très populaires à l’intérieur des frontières, puisque 60 % des vins et des spiritueux sont consommés en France. En moyenne, un Français boit 42 litres de vin par an. La consommation a fortement chuté depuis les années 1960, où la moyenne était de 100 litres par an et par personne, mais elle reste supérieure aux autres pays européens.

Les Français premiers buveurs de vin au monde
Les autres grands pays producteurs – Italie, Espagne, Etats-Unis – ont une consommation bien inférieure par personne en 2013.
Source : FranceAgrimer

Un secteur qui emploie

Entre les viticulteurs, les cavistes, les sommeliers, les employés saisonniers ou encore les salariés de la grande distribution, la viticulture est source de centaines de milliers d’emplois, directs et indirects. D’après la douane, en charge de la réglementation, le secteur viti-vinicole représente 290 000 emplois (dont 120 000 emplois directs) ; l’association Vin et société, composée de spécialistes du milieu viticole, évoque même 558 000 emplois.

La saison des vendanges permet également l’emploi massif de saisonniers, 120 000 personnes rien que pour le Champagne, car le raisin est coupé à la main. Dans un communiqué de presse daté de mai 2016, l’Association nationale emploi formation en agriculture (Anefa) précise que 45 % des 854 000 contrats saisonniers qui ont été signés en 2014 dans l’agriculture l’ont été dans la viticulture. L’Anefa spécifie même que « 336 000 contrats ont spécifiquement été signés pour les vendanges ».

Un attrait touristique

Avec plus de dix milles caves œnotouristiques et trente et un musées ou sites, dont la thématique est liée au vin, la France a pris conscience du pouvoir d’attraction que pouvait constituer ce produit. D’après les chiffres disponibles sur le site de Vin et société, ce secteur ferait affluer 10 millions de touristes par an, dont 42 % d’étrangers. Des touristes qui peuvent également consommer du vin dans des cafés, hôtels ou restaurants, puisque, selon une étude de FranceAgriMer, 96 % d’entre eux proposent le vin au verre.

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