Humphrey Bogart

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Humphrey Bogart
Humphrey Bogart en 1940.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Humphrey DeForest BogartVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Père
Belmont DeForest Bogart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Maud Humphrey (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoints
Helen Menken (de à )
Mary Philips (de à )
Mayo Methot (de à )
Lauren Bacall (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Stephen Bogart
Leslie Bogart (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Parti politique
Membre de
Arme
Grade militaire
Seaman apprentice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conflit
Taille
1,73 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques
Site web
Distinctions
Films notables
signature de Humphrey Bogart
Signature

Humphrey Bogart [ˈhʌmfɹi ˈboʊɡɑːɹt][a] est un acteur américain né le à New York et mort le à Los Angeles[1].

Surnommé « Bogey » ou « Bogie » [boʊɡi][a] par son public, il demeure encore aujourd’hui l'un des mythes les plus incontestables de l’histoire du cinéma[1].

En 1952, il remporte l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans L'Odyssée de l'African Queen. En 1999, il est classé par l’American Film Institute comme étant la plus grande vedette de cinéma masculine de tous les temps. Le film Casablanca, dans lequel il joue le rôle principal au côté d'Ingrid Bergman, est régulièrement cité parmi les cinq meilleurs films de l'histoire du cinéma[b].

L'image d'Humphrey Bogart est liée à son allure, sanglé dans son imperméable, le visage plus ou moins marqué sous le feutre mou du détective privé, son rictus de dérision perpétuelle, son geste machinal de tirer le lobe de son oreille et sa perpétuelle cigarette. Son jeu était toujours naturel[2].

Bogart est notamment connu pour sa liaison et son mariage avec l'actrice Lauren Bacall, avec laquelle il a tourné plusieurs films notamment Le Port de l'angoisse (1944) et Le Grand Sommeil (1946).

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et famille[modifier | modifier le code]

Humphrey DeForest Bogart naît à New York. Son père, le docteur Belmont DeForest Bogart, est un chirurgien expérimenté[1],[2] de confession presbytérienne et de tendance républicaine. Sa mère, Maud Humphrey, est une dessinatrice pour magazines[2] de confession épiscopalienne et de tendance conservatrice[3].

Il est élevé en tant qu'épiscopalien[4] ; il est principalement d'ascendance néerlandaise (Bogart dérive du nom néerlandais Bogaert) et britannique. Il a notamment pour ancêtres le roi Édouard III et son épouse Philippa de Hainaut[5], ce qui fait de lui un descendant de nombreux monarques médiévaux[6]. Il a deux sœurs cadettes, France (née en 1901) et Catherine Elizabeth (née en 1903). Il est aussi cousin au septième degré de Diana Spencer (Lady Di).[réf. souhaitée]

Issus d’un milieu aisé, les Bogart vivent dans un appartement de l’Upper West Side et possèdent un cottage au bord du lac Canandaigua, non loin du lac Ontario. Alors que Belmont Bogart se drogue à la morphine, son épouse Maud est alcoolique ; tous deux se battent continuellement. Ainsi, le jeune Bogart est-il principalement élevé par une nourrice irlandaise.[réf. souhaitée]

Formation et débuts[modifier | modifier le code]

Article du New-York Tribune du sur la pièce de théâtre new-yorkaise Swifty avec, entre autres, Humphrey Bogart[7].

Humphrey Bogart fréquente d’abord la Trinity School (en) de New York, puis la Phillips Academy de Andover. Très tôt, son père l’encourage à devenir médecin. Belmont et Maud Humphrey souhaitent que leur fils entre à l'université Yale, mais il est exclu de la Phillips Academy à cause de problèmes disciplinaires, et préfère rejoindre la marine de guerre. Pendant la Première Guerre mondiale, il est blessé à la lèvre, ce qui lui laissera sa fameuse cicatrice.[réf. souhaitée]

Il commence à jouer sur une scène de Brooklyn en 1921, sans jamais avoir pris de leçon de comédie[réf. souhaitée]. À Broadway entre 1922 et 1935, il apparaît dans dix-sept pièces de théâtre ; la dernière est La Forêt pétrifiée où il interprète Duke Mantee, rôle qu’il reprendra en 1936 dans l'adaptation au cinéma sous le même titre qui le rendra célèbre[8].

Carrière cinématographique[modifier | modifier le code]

Il fait ses débuts au cinéma en 1928 dans le court métrage The Dancing Town, puis dans Broadway's Like That en 1930, et obtient un contrat avec Fox Film Corporation. Il joue des rôles secondaires dans une dizaine de films entre 1930 et 1934 sans réel succès, et retourne pour un moment sur les planches de Broadway[9]. Il obtient son premier rôle important dans La Forêt pétrifiée d'Archie Mayo en 1936, qui va lancer sa carrière.

Maladie et décès[modifier | modifier le code]

Niche de la dépouille de Humphrey Bogart, au Forest Lawn Memorial Park de Glendale (Californie).

Humphrey Bogart tombe malade au milieu des années 1950. Atteint d’un cancer de l’œsophage, il refuse de consulter un médecin avant , mais il est déjà trop tard. Il meurt le à Hollywood, à l'âge de 57 ans. Ses funérailles ont lieu à la All Saints Episcopal Church. Il est enterré au Forest Lawn Memorial Park, à Glendale.

Sur sa tombe est écrite une allusion à une phrase célèbre de son premier film avec Lauren Bacall dans laquelle celle-ci disait : « Vous savez siffler, n'est-ce pas, Steve ? Si vous voulez quelque chose, sifflez simplement (If you want anything, just whistle) ». Son ami John Huston prononça son éloge funèbre en ces termes : « Il avait reçu le plus beau de tous les dons, le talent. Le monde entier l'a reconnu, la vie lui a donné tout ce dont il rêvait et même plus ; nous ne devons pas être désolés pour lui mais plutôt pour nous qui l'avons perdu. Il est irremplaçable. Il n'y aura jamais personne comme lui... »[10].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Humphrey Bogart et Lauren Bacall interviewés par Jack Brown durant la Seconde Guerre mondiale.

Le , Humphrey Bogart épouse Helen Menken à New York[11] et en divorce le [12]. Il épouse en secondes noces Mary Philips le à Hartford[13] mais ils divorcent le [14]. Puis, il se marie avec Mayo Methot le à Los Angeles[15] et en divorce le [16].

Enfin, il épouse l'actrice Lauren Bacall le à Cleveland[16]. Ce fut son unique mariage heureux. Ils sont restés mariés jusqu'au décès de Bogart, et ont eu deux enfants[17] : Stephen Humphrey Bogart (né le ), devenu écrivain — auteur notamment d'un livre sur son père — et Leslie Howard Bogart (née le ), devenue infirmière.

Engagements[modifier | modifier le code]

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Humphrey Bogart participe en 1942, avec d’autres stars du cinéma, à la Hollywood Victory Caravan (en)[18], une tournée en train de deux semaines à travers les États-Unis destinée à récolter des fonds pour le soutien à l'effort de guerre.

Pour faire face au Comité des activités antiaméricaines, il est membre du Comité pour le premier amendement (donc en faveur de la liberté d'expression), co-fondé par Philip Dunne, Myrna Loy, John Huston et William Wyler[19].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Années 1930[modifier | modifier le code]

Dans La Forêt pétrifiée (1936).
Dans Invisible Stripes (1939).
Dans Victoire sur la nuit (1939).
Avec Ingrid Bergman dans Casablanca (1942).
Avec Lauren Bacall dans Le Grand Sommeil (1946).
Avec Katharine Hepburn dans ans L'Odyssée de l'African Queen (1951).
Avec Lauren Bacall et Henry Fonda dans la version télévisée de La Forêt pétrifiée (The Petrified Forest, 1955).

Années 1940[modifier | modifier le code]

Années 1950[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Note : sauf précisions, toutes les pièces ont été jouées à Broadway.

Distinctions[modifier | modifier le code]

L'étoile d'Humphrey Bogart sur le Hollywood Walk of Fame, au 6322 Hollywood Boulevard.
Empreintes d'Humphrey Bogart sur le parvis du Grauman's Chinese Theatre à Hollywood.

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Influence[modifier | modifier le code]

Humphrey Bogart en 1945.

Même en dehors des États-Unis, Humphrey Bogart est devenu un acteur culte.[réf. souhaitée]

Cinéma[modifier | modifier le code]

  • L'acteur français Jean-Paul Belmondo a été profondément influencé par son image. Dans le film À bout de souffle (1960), peut-être le plus connu de Jean-Luc Godard, le protagoniste Michel adore Humphrey Bogart et le mime dans ses gestes les plus connus, d'une manière à la fois absurde et touchante.
  • L'acteur indien Ashok Kumar a cité Bogart comme celui qui a eu la plus grande influence sur son jeu d'acteur.
  • L'acteur britannique Michael Caine dit avoir choisi son pseudonyme après avoir vu la performance d'acteur de Bogart dans le film Ouragan sur le Caine.
  • L'imitateur Robert Sacchi (en), connu pour sa grande ressemblance physique avec Bogart, incarna Sam Marlowe, un détective privé fan de Bogart lors de plusieurs films comiques dans les années 1970, rendant hommage à la légende.
  • Le film Tirez sur le pianiste (1960) de François Truffaut rend un hommage à Bogart.
  • Dans le film Tombe les filles et tais-toi (1972) de Woody Allen, le personnage principal voue un véritable culte à l'acteur (qui apparaît sous les traits de Jerry Lacy (en))[21].

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

Musique[modifier | modifier le code]

  • Le groupe de musique alternative Odezenne a cité Bogart dans l'une de ses chansons la plus connue : Chewing-Gum.

    Y'a comme un air de rhythm and blues au fond de ses yeux Elle détourne son regard vexé de tous les beaux gars Elle se dit qu'un jour viendra un sourire de star Un qui aura le Stetson, la gueule d'Humphrey Bogart

Voix françaises[modifier | modifier le code]

et aussi :

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c D’après Lauren Bacall, dans le documentaire Bogart raconté par Bacall, diffusé le 15 juillet 2015 sur Arte.
  2. a b et c (en) George Frazier, « Humphrey Bogart », Life,‎ , p. 57 (ISSN 0024-3019).
  3. Darwin Porter 2003, p. 9
  4. (en) « The religion of Humphrey Bogart, actor. »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur adherents.com, .
  5. « http://www.worldroots.com/~brigitte/famous/b/bogartline.htm »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  6. « http://www.crossmyt.com/hc/gen/edw3chrt.html#philch »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  7. New York tribune, New York, 17 octobre 1922 ; (en) « Chronicling America: Historic American Newspapers », Bibliothèque du Congrès.
  8. (en) « Humphrey Bogart », sur ibdb.com.
  9. Virginia Forte,The 100 Most Influential Entertainers of Stage and Screen, 2016 (ISBN 9781508100430)
  10. « Biographie de Humphrey Bogart », sur cinemaclassic.free.fr (consulté le ).
  11. Jeffrey Meyers 1997, p. 33
  12. Jeffrey Meyers 1997, p. 34
  13. Jeffrey Meyers 1997, p. 37
  14. Jeffrey Meyers 1997, p. 73
  15. Jeffrey Meyers 1997, p. 78
  16. a et b Jeffrey Meyers 1997, p. 185
  17. (en) « Les 4 mariages de Bogart », sur dgmweb.net (consulté le )
  18. (en) « Hitting the Road with the Hollywood Victory Caravan », Kim Guise, The National World War II Museum, nationalww2museum.org, 11 janvier 2018.
  19. « Connaissez-vous le cinéma ? », Le Monde hors-série jeux, 2011, page 27.
  20. (en) « Hollywood Walk of Fame – Humphrey Bogart », sur walkoffame.com, Hollywood Chamber of Commerce (consulté le ).
  21. « Fiche du film Tombe les filles et tais-toi », sur Allociné.fr (consulté le ).
  22. Claude-Jean Philippe (scénario) et Patrick Lesueur (dessins), Bogey, Paris, Dargaud, coll. « Portraits souvenirs », (ISBN 2-205-02748-4)

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Stephen Humphrey Bogart (trad. de l'anglais), Bogart, mon père, Paris, Denoël, , 368 p. (ISBN 2-207-24444-X).
  • (en) Darwin Porter, The Secret Life of Humphrey Bogart : The Early Years (1899-1931), Georgia Literary Association, , 600 p. (ISBN 0-9668030-5-1, lire en ligne).
  • (en) Jeffrey Meyers, Bogart : A Life in Hollywood, Andre Deutsch Ltd, , 369 p. (ISBN 0-233-99144-1).
  • Jonathan Coe, Humphrey Bogart, Paris/Calmann-Lévy, Éditions Plume, , 192 p. (ISBN 2-908034-36-0).
  • Clifford McCarty (trad. de l'anglais), Humphrey Bogart, Paris, Henri Veyrier, , 191 p. (ISBN 2-85199-105-1).
  • Alexis Tchernoff, Humphrey Bogart, Paris, Pygmalion Editions, , 207 p. (ISBN 2-85704-188-8).
  • Nathaniel Benchley (trad. de l'anglais), Vie et mort d'Humphrey Bogart, Paris, Lherminier, , 239 p. (ISBN 2-86244-016-7).
  • Jacques Mazeau et Didier Thouart, Humphrey Bogart, Pac, , 87 p. (ISBN 2-85336-202-7).
  • Collectif, Humphrey Bogart, Anagramme, , 62 p. (ISBN 2-85199-366-6).
  • Jean-Marc Loubier, Laurent Bacall, Humphrey Bogart, Paris, Solar, , 166 p. (ISBN 2-7357-0215-4).
  • Gérard Halimi, Humphrey Bogart, Paris, Solar, , 64 p. (ISBN 2-263-00508-0).
  • Joe Hyams, Bogie, Solar, , 280 p..

Articles de presse[modifier | modifier le code]

  • Gilles Jacob, « Le grand "Bogey" », Téléciné no 126, (Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 21-22, (ISSN 0049-3287)
  • Marie Marvier, « Humphrey Bogart », L'Avant-scène Cinéma no 518, Éditions L'Avant-Scène Cinéma, Paris, , p. 91-93, (ISSN 0045-1150)

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]